Cinq fonctionnaires arnaqueurs soutirent trois millions de dinars...
Le juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis a récemment émis des mandats de dépôt à l’encontre de cinq personnes, marquant une étape importante dans le démantèlement d’un réseau d'escroquerie électronique sophistiqué. Parmi les individus mis en cause figurent des agents et des cadres d'un établissement financier public, dont l'implication est jugée cruciale dans les opérations frauduleuses. Ce réseau aurait réussi à soutirer à plusieurs victimes des sommes considérables, estimées à environ trois millions de dinars, par le biais de subterfuges numériques complexes.
L’affaire a pris son envol suite à une série de plaintes émanant de nombreuses personnes victimes d’arnaques électroniques. Ces doléances ont poussé le ministère public à charger les agents de la sous-direction des enquêtes économiques et financières, relevant de la direction de la police judiciaire d'El Gorjani, d'ouvrir une investigation approfondie. L'enquête a rapidement mis en lumière les mécanismes élaborés de ces escroqueries, révélant la complexité et l'ingéniosité des méthodes employées par les malfaiteurs.
Les arnaqueurs utilisaient diverses stratégies pour piéger leurs victimes. L'une des méthodes consistait à émettre frauduleusement des cartes de retrait postales au nom des victimes. Parallèlement, d'autres personnes étaient contactées et amenées à croire qu'elles avaient remporté des cadeaux de grande valeur venant de l’étranger, avant d'être convaincues de payer des frais de douane en utilisant les cartes de retrait établies au nom d'autres victimes. Le réseau n'hésitait pas non plus à mettre en scène de fausses arrestations de proches pour inciter les victimes à envoyer de l’argent à de prétendus avocats afin d'assurer leur défense.
Les investigations poussées ont révélé l'ampleur de l'opération, montrant que ce réseau a réussi, en seulement deux ans, à s’approprier plus de trois millions de dinars par l'ensemble de ces manœuvres frauduleuses. Après la présentation des suspects devant le juge d’instruction, ce dernier a ordonné la mise en détention de cinq d’entre eux, parmi lesquels trois agents et cadres de l’établissement financier public ciblé. Par ailleurs, un avis de recherche a été émis à l’encontre d’un autre agent dont l'implication est suspectée.