Eau en bouteille : jusqu’à 140 dinars par mois par famille

Eau en bouteille : jusqu’à 140 dinars par mois par famille

Le coût de l'eau en bouteille pour les familles tunisiennes a considérablement augmenté, atteignant entre 130 et 140 dinars par mois pour une famille de cinq personnes. Cette hausse, selon Houcine Rehili, spécialiste en gestion des ressources hydriques, est directement liée aux changements climatiques et à la hausse des températures. Ces conditions climatiques incitent les familles à consommer en moyenne six bouteilles d'eau par jour, surtout en été, entraînant une augmentation significative de la facture mensuelle. Cette situation met en lumière une dépendance croissante à l'eau en bouteille, positionnant la Tunisie au quatrième rang mondial de consommation par habitant.

La consommation d'eau en bouteille en Tunisie a connu une croissance exponentielle au cours des dix dernières années. En 2024, la consommation annuelle par personne est estimée à 241 litres, contre 225 litres en 2020, selon l'Office national des eaux minérales et de la thalassothérapie. M. Rehili attribue cette surconsommation à la dégradation de la qualité de l'eau du réseau SONEDE, ainsi qu'aux coupures d'eau fréquentes dans de nombreuses régions. Cette situation affecte particulièrement les classes moyennes et défavorisées, souvent contraintes d'acheter de l'eau de sources non contrôlées, exposant ainsi leur santé à des risques importants.

L'expert met en garde contre la prolifération de vendeurs ambulants d'eau d'origine douteuse, notamment dans les quartiers populaires. Ces eaux, souvent issues de sources naturelles pauvres en minéraux, peuvent entraîner des problèmes de santé, notamment des maladies du foie, en cas de consommation excessive. Ce phénomène soulève des préoccupations majeures en matière de sécurité sanitaire, appelant à une intervention urgente des autorités. Selon M. Rehili, trois millions de Tunisiens sont affectés par une eau potable de mauvaise qualité, due à une forte salinité, une concentration élevée de carbonates et des risques de pollution, aggravés par l'absence de systèmes d'assainissement dans certaines zones.

Face à cette situation critique, M. Rehili plaide pour une amélioration urgente de la qualité de l'eau dans toutes les régions concernées, notamment dans le bassin minier où la concentration en fluor est particulièrement élevée. Il recommande la mise en place d'un programme global visant à garantir un accès à une eau potable de qualité et en quantité suffisante pour tous les Tunisiens. L'urgence de la situation exige une action concertée des autorités pour préserver la santé publique et garantir un accès équitable à une ressource essentielle.

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