Le projet du Code forestier prochainement soumis au Parlement

Le projet du Code forestier prochainement soumis au Parlement

Le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Ezzeddine Ben Cheikh, a annoncé que le projet de révision du Code forestier sera prochainement soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et au Conseil national des régions et des districts (CNRD). Cette annonce, faite lors d’une séance de travail avec des députés du CNRD le 30 janvier, souligne l’importance accordée au secteur forestier et son rôle crucial dans le développement économique national. Le ministre a mis en avant la nécessité de moderniser une législation datant de 1988, s’inscrivant ainsi dans une réforme plus large touchant d’autres codes importants, notamment ceux des eaux, des énergies renouvelables, des mines et des hydrocarbures.

La révision du Code forestier répond à un besoin urgent de modernisation et d’adaptation de la réglementation face aux défis actuels. Selon la Direction générale des forêts (DGF), cette réforme vise à développer le rôle du domaine forestier dans le développement économique et social, notamment pour les populations riveraines. Le nouveau code sera plus sévère en matière de sanctions pour les atteintes aux forêts, les incendies volontaires et autres infractions. Parallèlement, il permettra une exploitation plus équitable des produits forestiers, en ouvrant la voie aux industriels comme aux jeunes promoteurs des régions concernées, contribuant ainsi à une meilleure valorisation des ressources naturelles.

En Tunisie, la superficie des forêts et parcours naturels représente près d’un tiers du territoire national, soit environ 5,7 millions d’hectares. Ces espaces abritent une biodiversité riche et une population importante estimée entre 800 000 et 1 million de personnes, soit 8 à 10% de la population totale. On y trouve également 44 aires protégées et 41 zones classées sites Ramsar, témoignant de la richesse écologique du pays. Malgré cette importance, la contribution du secteur au PIB national est actuellement estimée à seulement 1,5%, soulignant le potentiel de développement encore inexploité.

La modernisation du Code forestier représente donc un enjeu majeur pour la Tunisie. Elle permettra non seulement de mieux protéger les ressources forestières et la biodiversité, mais aussi de stimuler le développement économique et social des régions concernées. L’examen du projet de loi par l’ARP et le CNRD sera crucial pour la mise en œuvre effective de cette réforme ambitieuse, qui vise à assurer la durabilité du secteur forestier et sa contribution accrue au développement national. Le WWF, par exemple, suivra attentivement l'évolution de ce processus législatif.

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