L'ISIE prête pour les municipales, mais...

L'ISIE prête pour les municipales, mais...

Mohamed Tlili Mansri, porte-parole de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), a confirmé la pleine disponibilité de l'instance à organiser les élections municipales. Il a réfuté catégoriquement l'idée de les remplacer par des délégations spéciales, soulignant que le cadre législatif nécessaire, notamment suite à la modification de la loi électorale par le décret n°8 (instaurant un scrutin basé sur des candidatures individuelles ou des listes ouvertes), est désormais en place. L'ISIE est prête sur les plans logistique et humain, disposant des ressources nécessaires et d'un budget alloué pour la tenue de ces élections.

Toutefois, Mansri a précisé que l'adoption de deux lois supplémentaires est indispensable avant le lancement officiel des préparatifs et la fixation du calendrier électoral. La première loi concernera l'organisation des conseils locaux, régionaux et des districts, et sera soumise au Parlement dès la semaine prochaine. La seconde loi portera soit sur une modification du Code des collectivités locales, soit sur l'élaboration d'une nouvelle loi spécifique aux municipalités. Une fois ces deux lois adoptées, l'ISIE pourra approuver le calendrier et organiser les élections, après publication du décret de convocation des électeurs par la présidence de la République.

Mansri a fermement rejeté l'idée de reporter les élections municipales ou de les remplacer par des délégations spéciales. Il a rappelé que l'article 131 de la Constitution garantit l'existence des conseils municipaux en tant que collectivités locales à part entière, aux côtés des conseils régionaux et des conseils des districts. Il a insisté sur la distinction entre les conseils locaux, axés sur le développement, et les conseils municipaux, chargés de services essentiels comme l'éclairage public et la gestion de la propreté. Cette différence se traduit notamment par le nombre d'entités : 350 municipalités contre 279 conseils locaux.

En conclusion, l'ISIE se déclare prête à organiser les élections municipales, mais attend l'adoption de deux lois cruciales et la publication du décret de convocation des électeurs par la présidence de la République pour lancer officiellement le processus. Le remplacement des élections par des délégations spéciales est catégoriquement exclu par l'ISIE, en raison de son incompatibilité avec la Constitution et la nécessité de maintenir les conseils municipaux comme institutions essentielles de la gouvernance locale.