Microsoft bloque les emails avec les mots Palestine, Gaza et Génocide

Une situation pour le moins embarrassante vient de frapper Microsoft. Des employés de la firme de Redmond ont rapporté des problèmes de livraison de courriels, certains messages ne parvenant jamais à leurs destinataires. L'enquête interne a révélé une cause surprenante : un filtre anti-spam particulièrement zélé bloquait systématiquement les emails contenant les termes "Palestine", "Gaza" ou "génocide", qu'ils soient adressés à des collègues ou à des destinataires externes. Cette censure interne, révélée par le site The Verge, soulève des questions quant aux critères de modération employés par Microsoft et à la transparence de ses pratiques.
Microsoft justifie cette restriction par une volonté de "limiter les contenus à caractère politique circulant en interne". Cette explication, pourtant, laisse perplexe. Le blocage systématique de mots liés à une situation géopolitique sensible, sans nuances ni contexte, apparaît comme une mesure disproportionnée et potentiellement dangereuse. Elle suggère une approche simpliste et potentiellement biaisée de la modération des contenus, risquant de censurer des discussions légitimes sur des sujets importants et d'entraver la liberté d'expression au sein même de l'entreprise.
Cette controverse survient alors que Microsoft a confirmé, en mai dernier, sa collaboration avec le ministère israélien de la Défense, fournissant des services de cloud computing et d'intelligence artificielle. Bien que l'entreprise assure que ces technologies ne sont pas utilisées contre des civils, l'incident des emails bloqués nourrit les craintes quant à une possible implication indirecte de Microsoft dans le conflit israélo-palestinien. La transparence concernant l'utilisation de ses technologies par ses clients, notamment ceux impliqués dans des contextes sensibles, devient donc cruciale pour maintenir la confiance.
L'affaire met en lumière le délicat équilibre à trouver entre la nécessité de modérer les contenus en entreprise et le respect de la liberté d'expression. La réaction de Microsoft, notamment la justification de sa politique de blocage et les mesures correctives envisagées, seront scrutées de près. Cette situation souligne également l'importance pour les entreprises technologiques de définir des politiques claires et transparentes en matière de modération des contenus, en évitant les approches simplistes qui peuvent avoir des conséquences inattendues et dommageables pour leur image et leurs relations avec leurs employés et le public.