Pourquoi les prix des gâteaux de fin d'année sont-ils excessifs ?
Samia Dhieb, présidente de la Chambre nationale des fabricants de pâtisseries, a fait une déclaration importante dans l’émission "Sbeh Ennes", diffusée le mardi 24 décembre 2024. Elle a révélé des chiffres préoccupants concernant le secteur de la pâtisserie en Tunisie.
Samia Dhieb, présidente de la Chambre nationale des fabricants de pâtisseries, a détaillé la situation du marché tunisien de la pâtisserie lors de son intervention dans l'émission matinale "Sbeh Ennes". Ses propos ont mis en lumière un déséquilibre significatif entre le secteur formel et informel.
Selon ses estimations, seulement environ 12 000 pâtisseries sont légalement enregistrées en Tunisie. Cela représente une part minoritaire du marché total, car le secteur informel, comprenant les établissements non déclarés et le marché parallèle, accapare 60% de l’activité. Ce chiffre significatif souligne l’ampleur du problème.
Le constat est alarmant : 60% du marché de la pâtisserie en Tunisie est contrôlé par des acteurs informels. Cela signifie que les deux tiers des gâteaux consommés dans le pays ne sont pas produits dans des structures respectant les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire.
Mme Dhieb s’est dite particulièrement surprise par l’attrait des consommateurs pour les gâteaux vendus sur les bords de routes, dans les petites épiceries et via les réseaux sociaux. Ce phénomène inquiétant met en péril la santé publique.
La présidente de la Chambre nationale des fabricants de pâtisseries a exprimé son étonnement face à la popularité des gâteaux vendus illégalement. Elle a souligné le danger sanitaire lié à la consommation de ces produits dont l’origine et les conditions de fabrication sont inconnues.
Elle a rappelé les efforts considérables déployés par l’Instance nationale de la Sécurité sanitaire pour protéger la santé des citoyens et lutter contre les infractions. Malgré ces efforts, une partie importante de la population continue de privilégier l’achat de gâteaux provenant du marché informel.
Malgré les efforts de l'Instance nationale de la Sécurité sanitaire pour contrôler et sanctionner les contrevenants, l'attrait des prix bas et de la facilité d'accès aux produits informels reste un défi majeur pour la santé publique. Le choix des consommateurs d'ignorer les risques pour privilégier le prix ou la commodité est une préoccupation majeure.
S’agissant de la hausse des prix des pâtisseries, Mme Dhieb a imputé cette flambée à deux facteurs principaux : l'augmentation des taxes imposées par l’État sur le secteur (environ 24%) et la hausse des coûts des matières premières.
La présidente a pointé du doigt l’augmentation significative des taxes (environ 24%) imposées par l’État sur le secteur de la pâtisserie comme un facteur contributif à la hausse des prix. Elle a ajouté que cette augmentation s’ajoutait à la pression exercée par la hausse des prix des matières premières.
Elle a notamment évoqué l’augmentation exorbitante du prix des fruits secs, malgré la production nationale importante. "La Tunisie est connue pour sa production de pistaches et d'amandes, et nous atteignons l'autosuffisance. Grâce à un excédent de production, nous en exportons même, mais au lieu de baisser, les prix continuent d'augmenter", a-t-elle déploré.
L’augmentation du coût des fruits secs, malgré l’autosuffisance de la Tunisie en pistaches et amandes, est un point crucial soulevé par Mme Dhieb. Elle souligne l'absurdité de cette situation : une production nationale excédentaire qui n'entraîne pas une baisse des prix, mais au contraire une augmentation paradoxale.
Concernant les prix des gâteaux, Mme Dhieb a indiqué qu’un gâteau de 17 centimètres ne coûtera pas moins de 30 dinars, tandis que les plus grands formats peuvent atteindre les 90 dinars. Elle a toutefois précisé que des variations de prix sont possibles en fonction des ingrédients et des demandes spécifiques des clients.
Pour un gâteau de 17 cm de diamètre, il faut s'attendre à un prix minimum de 30 dinars, tandis que les plus grands modèles peuvent atteindre 90 dinars. Mme Dhieb précise que cette fourchette de prix est indicative et que des variations sont possibles selon les ingrédients utilisés et les demandes spécifiques des clients.
Enfin, Samia Dhieb a lancé un appel aux citoyens pour qu’ils privilégient l’achat de leurs gâteaux auprès des établissements contrôlés, respectant les normes d’hygiène et soumis à des analyses régulières. "Évitez les établissements informels", a-t-elle insisté.
Pour conclure, Mme Dhieb a conseillé aux consommateurs de faire preuve de prudence et de privilégier les pâtisseries légales et contrôlées, garantissant ainsi la sécurité alimentaire et la qualité des produits. Elle a réitéré son appel à éviter les établissements informels.