Russie : WhatsApp bientôt banni ?

À compter du 1er septembre 2024, la Russie impose l'installation obligatoire de MAX, une nouvelle application de messagerie nationale sous contrôle gouvernemental, sur tous les appareils numériques vendus sur son territoire. Ce logiciel, comparable à l'application chinoise WeChat, sera intégré par défaut à chaque appareil, soulevant des inquiétudes majeures concernant le respect de la vie privée. L'absence de chiffrement de bout en bout laisse entrevoir une surveillance accrue des communications des utilisateurs, renforçant les craintes liées à une potentielle violation de la confidentialité des données personnelles.
Cette mesure s'inscrit dans une politique de contrôle numérique plus large menée par le Kremlin depuis plusieurs années. Le gouvernement russe bloque déjà de nombreux sites web d'information occidentaux, rendant leur accès possible uniquement via l'utilisation d'un VPN, dont l'utilisation est de plus en plus réprimée et pénalisée. Cette stratégie vise à isoler le pays du reste du monde numérique et à renforcer le contrôle de l'information au sein de ses frontières, créant un environnement numérique de plus en plus fermé et surveillé.
Dans ce contexte de restrictions croissantes, l'avenir de WhatsApp en Russie est fortement menacé. Avec près de 100 millions d'utilisateurs, soit environ 79% de la population, l'application de messagerie américaine est une cible de choix pour les autorités. Anton Gorelkin, un haut responsable de la Douma, a publiquement averti WhatsApp de son possible départ du marché russe. Le classement prochain de l'application parmi les logiciels issus de "pays inamicaux" semble imminent, entraînant des restrictions sévères voire une interdiction pure et simple.
Selon des sources proches du Kremlin et des membres de la Douma, relayées par le média indépendant Meduza, le blocage de WhatsApp est quasiment certain. Avec une probabilité estimée à 99%, l'application américaine devrait connaître le même sort que de nombreux autres services étrangers, confirmant la volonté du gouvernement russe d'imposer un contrôle total sur son espace numérique et de limiter l'accès à des plateformes considérées comme une menace pour sa souveraineté numérique et son contrôle politique.