Système 'payeur direct': Les pharmaciens lâchent du lest...
Le Syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées a récemment émis un appel clair, invitant les assurés sociaux affiliés au système du « Médecin de famille » à acquérir leurs médicaments destinés aux maladies courantes directement auprès des pharmacies. Cet appel est accompagné de la garantie que les frais engagés seront remboursés, en stricte conformité avec les procédures établies par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). Cette clarification, publiée mardi soir, fait suite à un communiqué antérieur de la CNAM et, dans ce contexte, le Syndicat a expressément encouragé les pharmacies déjà conventionnées dans ce régime à maintenir l'application de ses dispositions.
En amont de cette prise de position syndicale, la CNAM avait, dans son propre communiqué publié la veille, annoncé des mesures exceptionnelles. Elle précisait que les affiliés au système thérapeutique privé pouvaient, eux aussi, bénéficier du remboursement de leurs dépenses liées à l’achat de médicaments pour maladies courantes, en suivant les procédures habituelles. La Caisse avait également spécifié que le système du « payeur direct » resterait opérationnel avec les pharmacies qui n’avaient pas adhéré à la décision de l’Ordre, datée du 25 octobre. Cette décision de l'Ordre prévoyait de ne pas reconduire la convention pour 2026 dans sa forme actuelle et de suspendre la formule du payeur direct pour les maladies courantes à compter du 27 octobre, une décision que la CNAM avait jugée unilatérale et non conforme aux délais légaux et contractuels prévus par la convention sectorielle.
Suite à ces développements, l’Ordre a, dans son communiqué diffusé mardi soir, réitéré la continuité du système du « payeur direct » et, par extension, du remboursement des médicaments pour maladies courantes. Cette position est maintenue dans l'attente de la résolution des problèmes actuels par les voies légales et institutionnelles appropriées. L’Ordre a fortement insisté sur le fait que les pharmaciens tunisiens ont, au cours des dernières années, pleinement assumé leur devoir national et professionnel. Ils ont supporté, souvent seuls, les conséquences des défaillances de la CNAM, le tout dans le but primordial de préserver le droit fondamental des citoyens à l’accès aux médicaments essentiels.
Il convient de rappeler que la genèse de cette tension remonte à la session extraordinaire du 25 octobre du Syndicat tunisien des propriétaires de pharmacies privées. Lors de cette réunion, il avait été décidé de ne pas renouveler la convention du « payeur direct » pour l’année 2026, dans sa forme actuelle avec la CNAM, et de suspendre ce système pour les maladies courantes à partir du lundi 27 octobre. Cette résolution faisait suite à une série de constats alarmants, incluant la persistance de violations des fondements de la convention actuelle, le gel manifeste du dialogue concernant l'application des conclusions issues de la dernière réunion entre le bureau national et les parties prenantes, ainsi que le non-respect continu des clauses contractuelles entre les deux entités.