Tunisair : 3 000 plaintes contre pour retards de vols
Le ministre des Transports, Rachid Amri, a révélé lors d'une session parlementaire des plans ambitieux pour l'infrastructure aéroportuaire du pays. Le projet d'extension de l'aéroport de Tunis-Carthage est au cœur de ces initiatives, avec une estimation de coût s'élevant à 3 000 millions de dinars. Ce vaste programme vise non seulement à augmenter considérablement la capacité d'accueil de l'aéroport à 18 millions de passagers par an, mais prévoit également la mise en place d'un métro aérien pour relier directement l'aéroport à la capitale. Compte tenu de son importance stratégique majeure sur les plans économique et social, un contrat clé en main est en cours d'élaboration, qui sera finalisé par négociation directe après une présélection, basée sur une étude approfondie réalisée par le Bureau de l'aviation civile et des aéroports. Parallèlement, la possibilité de construire un nouvel aéroport à Bizerte demeure une option à l'étude.
Toutefois, le ministre n'a pas manqué d'aborder les défis auxquels est confrontée la compagnie nationale, Tunisair. Un nombre alarmant de 3 000 plaintes ont été enregistrées de la part de passagers, principalement en raison de retards de vols, soulignant une problématique persistante. Bien que le taux de départ à l'heure ait connu une amélioration notable, passant de 42 % au premier trimestre 2025 à 62 % actuellement, l'objectif est d'atteindre un impressionnant 90 % d'ici la fin de l'année. Actuellement, la flotte de Tunisair est composée de 14 avions en exploitation, avec trois appareils supplémentaires en attente de mise en service. Ces difficultés opérationnelles se traduisent par des pertes financières conséquentes, s'élevant à 22 millions de dinars par mois.
Face à cette situation critique, des mesures d'urgence ont été annoncées afin de redresser la barre de Tunisair. Celles-ci incluent la location de cinq avions, avec une option d'achat, et la réparation de deux appareils déjà présents dans la flotte. Le ministre a souligné qu'un équilibre financier pour la compagnie pourrait être envisagé avec un total de 21 avions en exploitation. Pour concrétiser ce redressement, un plan de restructuration détaillé pour Tunisair sera présenté d'ici la fin de l'année, visant à restaurer sa viabilité et son efficacité opérationnelle.
Ce programme de restructuration ne se limitera d'ailleurs pas à Tunisair. Il s'inscrit dans une démarche plus large visant à moderniser et à assainir plusieurs entreprises publiques stratégiques. En effet, la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et la Société tunisienne de manutention et de fret (STMF) sont également concernées par ces initiatives de réforme. L'ensemble de ces mesures témoigne d'une volonté gouvernementale de renforcer les infrastructures de transport et de rationaliser la gestion des entreprises publiques pour stimuler la croissance économique et améliorer la qualité des services pour les citoyens.