Un milliard de dinars, la caution de Marouène Mabrouk
La Chambre criminelle spécialisée dans l'examen des affaires de corruption financière près le Tribunal de première instance de Tunis a pris la décision de mettre en délibéré le dossier retentissant impliquant l'homme d'affaires Marouène Mabrouk, l'ancien directeur général de la société Karama Holding, ainsi que plusieurs anciens ministres, parmi lesquels figurent Youssef Chahed et Mabrouk Korchid. Cette étape judiciaire fait suite à une audience dédiée à l'examen des demandes de libération et à la fixation d'une date ultérieure pour la poursuite des débats, désormais prévue pour le 8 décembre 2025.
Lors de cette audience, qui s'est tenue ce lundi, le représentant du ministère public a formulé une demande significative : la fixation d'une caution financière d'un montant colossal de 1000 millions de dinars en contrepartie de l'accord pour libérer l'homme d'affaires Marouène Mabrouk. Ce dernier a comparu devant la justice, accompagné de Adel Grar, ancien directeur général de Karama Holding, et d'un troisième accusé, tous trois se trouvant actuellement en état d'arrestation. L'affaire est liée à la décision des autorités tunisiennes de lever le gel de ses avoirs auprès de l'Union européenne en 2017, une décision qui avait suscité de nombreuses interrogations à l'époque.
Au-delà des personnalités incarcérées, la liste des accusés dans ce dossier tentaculaire s'allonge. Elle comprend également Samir Taïeb et Riadh Mouakher, qui, selon les informations disponibles, bénéficient d'une liberté provisoire. Cependant, l'attention est particulièrement portée sur Youssef Chahed, ancien chef du gouvernement, et Mabrouk Korchid, ancien ministre, qui sont actuellement en fuite. Leur implication et leur absence soulignent la complexité et la portée politique de cette affaire de corruption financière, touchant des cercles de pouvoir élevés.
La Chambre en charge de ce dossier sensible est censée annoncer, aujourd'hui même, sa décision concernant les demandes de libération soumises par la défense. Cette décision est attendue avec impatience, tout comme la confirmation de la prochaine audience fixée au 8 décembre 2025, une date lointaine qui témoigne de l'ampleur et de la durée prévisionnelle de cette procédure judiciaire. L'issue de ce procès est cruciale pour l'image de la lutte contre la corruption en Tunisie, particulièrement lorsqu'il s'agit de personnalités d'une telle envergure politique et économique.