Une marche de soutien à Ahmed Souab

Une marche de protestation significative a eu lieu à Tunis ce jeudi 1er mai, rassemblant une foule diverse pour dénoncer l'arrestation d'Ahmed Souab, avocat et ancien magistrat. Le cortège, parti du Tribunal administratif, symbole fort selon la famille, s'est ensuite dirigé vers la place Mohamed Ali, face au siège de l'UGTT, avant de culminer sur l'avenue Habib Bourguiba. La mobilisation a été impressionnante, réunissant des proches de M. Souab, des personnalités politiques de tous bords, des défenseurs des droits de l'homme, des syndicalistes et des représentants de la société civile. Les manifestants ont exprimé leur indignation par le biais de slogans réclamant la libération immédiate de l'avocat.
L'organisation de cette marche répondait à un appel lancé par Ahmed Souab lui-même depuis la prison de Mornaguia, selon son frère Mongi Souab. Le choix du Tribunal administratif comme point de départ était hautement symbolique, et l'itinéraire passant par le siège de l'UGTT, où M. Souab a travaillé comme conseiller juridique, témoigne d'une volonté de mobiliser un large spectre de la société tunisienne. Cet appel, lancé depuis l'incarcération, souligne la détermination de l'avocat et l'importance qu'il attache à la mobilisation citoyenne pour sa cause.
L'affaire concernant Ahmed Souab est liée à une vidéo où il aurait tenu des propos jugés illégaux et critiques envers le juge chargé de l'affaire dite "du complot contre la sûreté de l'État". Ces propos, tenus le 19 avril devant la Maison de l'avocat à Tunis, lui valent des accusations de terrorisme. En début de semaine, son collectif de défense a déposé une demande de libération auprès du juge d'instruction du Pôle judiciaire antiterroriste. Une décision est attendue sous quatre jours, suscitant une forte attente et une tension palpable parmi ses soutiens.
La manifestation du 1er mai marque une étape importante dans la lutte pour la libération d'Ahmed Souab. Elle démontre la mobilisation citoyenne face à ce qu'une partie de la société considère comme une atteinte à la liberté d'expression et à l'indépendance de la justice. L'issue de la demande de libération et les réactions des autorités face à cette mobilisation de masse restent des éléments clés à observer dans les prochains jours. L'affaire Souab cristallise les tensions politiques et sociales en Tunisie, et met en lumière les enjeux concernant la liberté d'expression et le droit à un procès équitable.